Les pathologies de la main

Le syndrome du canal Carpien

Il s’agit de la compression du nerf médian dans un canal au milieu du talon de la main. Habituellement les symptômes sont des fourmillements accompagnés de douleurs dans les trois premiers doigts de la mai , surtout en fin de nuit et lors de certaines activités comme la conduite. Souvent, on note une diminution de la sensibilité, des lâchage d’objets, une diminution de la force, une fatigabilité.

Dans les cas sévères, la douleur peut remonter jusque dans l’avant-bras et devenir insupportable.

Le traitement est médical initialement par une attelle de poignet, une ou deux infiltrations mais si les symptômes persistent ou que la compression est trop sévère, une intervention chirurgicale est nécessaire pour éviter les séquelles.

L’EMG (Électromyogramme) est un examen indispensable pour faire le diagnostic et surtout connaître la sévérité de l’atteinte. Il permet de prévoir la vitesse de récupération après chirurgie.
Plus la compression est sévère et ancienne, plus la récupération sera lente est incomplète.
La chirurgie consiste à décomprimer le nerf en ouvrant le toit du canal carpien.

Elle est effectuée sous anesthésie locale, en ambulatoire et le patient rentre à domicile, s’il ne vit pas seul, quelques heures après l’intervention. 
Le pansement doit être changés régulièrement pendant les 15 premiers jours jusqu’à la chute des fils. Il faut le protéger en particulier de l’eau pour éviter une infection. Cependant, la main peut-être utilisée pour des gestes de la vie quotidienne sans force.

La rhizarthrose

Il s’agit de l’usure de l’articulation trapézo-métacarpienne à la base du pouce. Cette arthrose est dans l’ensemble assez bien tolérée au début mais peut devenir extrêmement douloureuse et handicapante. Elle évolue par crise hyperalgique avec des périodes de répit plus ou moins long. Le traitement est d’abord médical et consiste à mettre en repos l’articulation par une attelle

et à limiter l’inflammation articulaire par des anti-inflammatoires. Les infiltrations de corticoïde dans l’articulation sont plus ou moins efficaces. Le traitement chirurgical consiste à supprimer le frottement de cette zone dénuée de cartilage. L’intervention classique consiste à enlever complètement l’os trapèze : c’est la trapézectomie.

Les suites sont habituellement longues et il faut souvent quatre à six mois pour retrouver un pouce indolore et fonctionnel. Cependant le résultat est durable et il n’y a aucun implants donc aucun corps étranger. La deuxième intervention chirurgicale plus moderne et qui est de plus en plus pratiqué consiste à remplacer l’articulation par une prothèse articulaire comme dans une hanche. L’avantage est un retour beaucoup plus rapide d’un pouce fonctionnel et indolore.

Après trois semaines d’attelle le patient peut s’en servir pour la plupart des gestes du quotidien. Cependant, il est recommandé de ne pas forcer pendant les trois premiers mois pour éviter les deux complications suivantes : la luxation c’est-à-dire que la prothèse se déboîte. Le descellement, c’est-à-dire l’absence de fixation de la prothèse dans l’os. La durée de vie de ces prothèses est de l’ordre de 10 à 15 ans et dépend évidemment de l’utilisation qu’on en fait…

Le doigt à ressaut

Le doigt à ressaut est une cause fréquente de douleurs des doigts. Dans sa forme typique il est responsable d’un phénomène de blocage intermittent du tendon fléchisseur dans sa gaine (poulie). Il peut également se traduire par des douleurs isolées, ou un blocage complet du doigt en flexion ou en extension. Lorsque le phénomène est ancien et évolué il peut déjà s’accompagner d’une raideur articulaire qui ne rétrocédera pas avec le seul traitement du doigt à ressaut mais pourrait justifier d’un traitement spécifique.

Les causes possibles des doigts à ressaut sont variées :

  • Le plus souvent il est dû à une inflammation de la gaine synoviale qui entoure le tendon fléchisseur. Cette inflammation peut créer un véritable nodule à l’intérieur du tendon qui va progressivement constituer un obstacle mécanique à la mobilisation du doigt. Ce nodule peut être perçu à la paume en regard du pli de flexion palmaire distal.
  • L’origine en est parfois rhumatismale,
  • Il existe des formes où l’inflammation tendineuse est liée à des gestes mécaniques répétitifs.
  • Un doigt à ressaut peut apparaître après la cure chirurgicale d’un syndrome du canal carpien sans toutefois en constituer une complication.
  • Dans des cas plus rares – le doigt à ressaut fait suite à une plaie partielle d’un tendon fléchisseur – il existe une forme particulière de doigt à ressaut, congénitale, se révélant dans la petite enfance.

Dans les formes anciennes les tendons sont parfois abîmés et peuvent nécessiter un geste de réparation. Il peut concerner un ou plusieurs doigts, dont le pouce ; l’affection pouvant être, dans le temps, bilatérale et symétrique. Plusieurs doigts ne sont pas forcément atteints au même moment. Le diagnostic repose essentiellement sur la clinique et les examens sont habituellement inutiles.

Le traitement est indiqué en cas de gène :

  • Le traitement peut être au début et dans un premier temps médical. Il consiste en la réalisation d’une infiltration de corticoïdes en regard du nodule dont l’efficacité est rapide mais souvent temporaire. Les infiltrations peuvent être répétées mais non multipliées car la cortisone peut à la longue fragiliser le tendon et entraîner une rupture secondaire. Les infiltrations doivent dans tous les cas être de réalisation technique rigoureuse. Le doigt ou la main peuvent être douloureux pendant 48 heures après une infiltration.
  • Le traitement chirurgical peut être proposé en première ou seconde intention. L’opération est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco-régionale voire locale, en ambulatoire. Elle consiste par une incision minime de quelque centimètres, à proximité du pli de flexion palmaire, à ouvrir partiellement la gaine (poulie) du tendon fléchisseur. Il s’agit d’un geste rapide, non douloureux. Il est habituellement radical et définitif.

L’évolution après traitement chirurgical.

Dès la levée de l’anesthésie le blocage ou ressaut a disparu. Il est conseillé de mobiliser activement le doigt opéré. Cette mobilisation doit être progressive, entreprise le jour même de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l’extension du doigt. Si l’on hésite à retendre complètement le doigt, il y a un risque d’enraidissement secondaire rapide de l’articulation. Une difficultée à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines. Elle est plus fréquente dans les formes anciennes lorsque le tendon s’est abîmé. Si tel est le cas il peut être nécessaire de porter en post-opératoire une orthèse qui contribuera à redresser le doigt pour éviter l’ankylose articulaire.

Les complications sont rares.

Si l’intervention est réalisée par un chirurgien entraîné, elle est habituellement extrêmement simple dans ses suites.

  • La principale de ces complications est l’enraidissement du doigt, habituellement le fait d’une mauvaise mobilisation de la part du patient en post opératoire immédiat. Rééducation et appareillages sont alors nécessaires.
  • Le doigt à ressaut lorsqu’il se manifeste dans un contexte rhumatismal s’accompagne souvent d’une lenteur à la mobilisation d’un ou plusieurs doigts, d’une sensation d’empâtement articulaire, d’une lenteur au dérouillage matinal des doigts. Ceci est lié au processus rhumatismal lui-même et ne sera en rien amélioré par le traitement ponctuel mécanique du phénomène de ressaut.
  • L’infection comme dans toute acte chirurgical. Elle se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce : Douleurs anormales, pulsatiles, gonflement et rougeur importante. Une réintervention est parfois nécessaire.
  • Une main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur est préoccupante (Algodystrophie). L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, une certaine raideur des doigts et/ou du poignet, parfois même de l’épaule).
Retour en haut